La culture, c’est comme la confiture #1

Avec ce post, inauguration d’une nouvelle catégorie pour une série d’article qui s’annonce passionnante (qui a dit : « Une fois n’est pas coutume » ?! ») Aujourd’hui, parlons littérature.

 

Pour faire de nous des personnes pas trop niaises, parfois, nous ouvrons des livres (Oui on les lit, évidemment qu’on les lit). Quand souvent, pour Aude, ces livres rentrent dans l’obscure classification des « classiques », ils rentrent la plupart du temps pour Amélie dans celle du « développement personnel/philosophie ».
Et on assiste parfois à un truc assez dingue : un crossover des deux ! C’est le cas pour Demian, de Hermann Hesse. Nous vous laissons deviner laquelle d’entre nous a conseillé l’auteur à l’autre, mais nous l’avons lu toutes les deux. Jusqu’au bout. (Oui, c’était court…)

Ce blog ayant pour objectif de partager avec vous les choses qui nous inspirent et nous nourrissent, Aude (aka mini Annoni) vous propose ici une (mini) revue littéraire. C’est parti !

Avant de commencer, je me suis demandé si deux bouquins publiés au 20e siècle avaient vraiment leur place dans la catégorie « classiques », et puis je me suis dit :
1/ tu peux les mettre dans la sous-catégorie « classiques récents» ;
2/ Hermann Hesse est prix Nobel de littérature quand même ;
3/ c’est ton blog, tu fais ce que tu veux ;
4/ tout le monde s’en fout.

Hermann Hesse, roi de la déconne.

Demian (1919)

demianT.jpgClassique (!!!) du roman d’initiation, Demian raconte l’enfance puis l’éveil du jeune Sinclair après sa rencontre bouleversante avec Max Demian, héros éponyme. Celui-ci jouera un rôle de tuteur auprès de Sinclair et l’incitera à trouver son propre chemin, sa propre voie… Et nous, lecteurs, nous suivrons son évolution de l’enfance à l’âge adulte sur un chemin fait de recherche, de pertes, de rencontres, de solitude, de retrouvailles.

On plonge dans l’âme humaine sous un versant très spirituel. En effet, si des auteurs tels que Balzac ou Zola questionnent l’humanité sociale (l’Homme parmi les Hommes), Hermann Hesse, lui, propose une autre approche et pose la question de la destinée de l’Homme et de sa place dans l’univers. Du sens de la vie en somme.

Je crois que j’ai rarement lu un bouquin pour lequel j’avais envie de relever autant de citations. Je l’ai lu peu de temps après ma formation de yoga (bon en vrai trois mois plus tard…), et je dois dire que cela a fait écho à un paquet de choses que j’avais pu entendre. Donc si vous êtes dans une période mystico-spirituelle ou que vous avez envie d’un roman d’initiation QUI NE SOIT PAS L’alchimiste de Paulo Coehlo (bah oui, il y en a d’autres !), donnez-lui une chance.

Et pour faire un petit teasing qui donne trop envie, je vous mets deux citations. Mais je vous en prie, avec plaisir.

 

L’univers entier est contenu dans chaque âme.

La vie de chaque homme est un chemin vers soi-même, l’essai d’un chemin, l’esquisse d’un sentier. Personne n’est jamais parvenu à être entièrement lui-même ; chacun, cependant, tend à le devenir, l’un dans l’obscurité, l’autre dans la lumière, chacun comme il le peut.

 

Et puisque j’avais adoré Demian, j’ai laissé sa chance à un deuxième bouquin d’Hermann…

Siddhartha (1922)

siddhartha

Il s’agit ici de Siddhartha, roman publié trois ans après Demian et poursuivant sur les mêmes thèmes (le sens de la vie et la recherche de sa destinée).

Ne m’étant pas plus renseignée que ça avant de sortir ledit bouquin de la bibliothèque (je suis une fille old school), je croyais naïvement qu’il évoquerait « LE » Siddhartha, aka Bouddha. Hermann étant fan de culture orientale (maman est née en Inde, ça aide…), cela semblait être un raisonnement plutôt cohérent.
Feinte ultime : si Bouddha croise la route de notre héros, il ne s’agit absolument pas du même type. Quel blagueur ce Hermann !
La thèse du bouquin est exposée très rapidement par notre héros : ce que cherche Siddhartha, c’est la mort de l’ego, le détachement, pour atteindre l’illumination. Et selon lui, cela ne peut s’acquérir que par l’expérience, la sagesse ne pouvant être atteinte en suivant la doctrine d’un autre, aussi brillant fut-il. On suivra donc le cheminement de Siddhartha de sa vie de très jeune adulte, fils d’une caste aisée à celle de vieillard, retourné au plus proche de la nature.

Si Demian m’avait enthousiasmée, regorgeant de citations magnifiques et extrêmement fortes, j’avoue avoir moins aimé le style Siddhartha. Le côté conte initiatique donne un style faussement naïf qui m’a empêchée de rentrer pleinement dans le récit et m’a moins parlé. (Oui, j’ai un peu honte de critiquer un prix Nobel de littérature, c’est gentil de poser la question). Par ailleurs, le héros, dans sa recherche constante de la mesure et du détachement, en devient presque irritant. (Mais bon, je sais que j’ai moi même du mal avec le concept de détachement, alors ne tenez pas nécessairement compte de cet argument.)

Je pense que cet ouvrage est moins adapté aux personnes complètement étrangères à la philosophie orientale et qu’un minimum de connaissances est nécessaire pour prendre la pleine mesure de son propos.

En tout cas si vous êtes un rookie de la philosophie de nos amis asiatiques, et que vous devez choisir entre les deux romans de Monsieur Hesse, je dirais qu’il serait plus judicieux de se pencher sur Demian. Ou que si vous n’avez pas aimé Siddhartha, cela vaut quand même le coup de laisser sa chance à Demian.

Parce que Demian, on l’aime d’Amour. Toutes les deux pour le coup !

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